Critique : Fiora - Blue Muse 3

Critique : Fiora – Blue Muse

Fiora est une artiste assez atypique de 32 ans qui a un background de musique classique au chant et au violon. C’est en 2001 qu’elle débute dans un opéra aux côtés de son ami, Paul Hankinson qui l’aidera à s’émanciper musicalement parlant.

Frustrée par la musique classique, elle commencera dès lors, en 2002, à mettre en musique les textes d’une poète australienne, Judith Wright. Elle penchera pourtant assez vite vers la techno, l’électro et travaillera sur des bandes son de séries TV et autres documentaires.

Elle a travaillé avec Jaxon Bellina, Moguai, The King of Sweden, Robot Koch, Robert Miles, Rainer Rütsch, Famties, Markus Binapfl & Erick Morillo, Audiofly et DJT de Get Physical, Paul Nza sans oublier Armin Van Buuren pour l’excellent Breathe in Deep.

Elle commence dès lors à travailler sur un projet solo, mi-pop, mi-electro, mi-Trip Hop et c’est donc le 2 juin 2011 qu’est disponible à la vente son premier EP, Blue Muse.

Avis:
L’uniformité dans la variation
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Fiora sait parfaitement ce qu’elle veut et qu’elle sait produire et mixer. Si les influences restent disséminées et distillées avec parcimonie, on retrouve dans cet EP tout ce qu’aime la jeune demoiselle.

Stupeurs et tremblement
On a donc droit à 5 titres de la demoiselle et à 3 remix plus ou moins réussis mais force est de constater qu’elle sait parfaitement mettre en avant sa voix et sa ligne directrice aussi variée soit elle. Loin de se borner à singer ces illustres artistes avec qui elle a fait de magnifiques guest, elle étonne, détonne et surtout exfolie nos à priori.

Bimbo bobo?
je ne m’attendais pas à une telle variété et surtout à une telle qualité globale chez Fiora, elle n’a rien à voir avec Sophie Ellis-Bextor (que j’apprécie toutefois), Tina Cousins et autres nymphettes de DJ. Son univers est marqué par ses expériences et elle ne se borne pas à faire de la pop made in 201X. On évite la surproduction à la Black Eyed Peas, au vocoder à la con et sempiternel oscilloscope musical que l’on se prend dans les oreilles depuis maintenant 5-6 ans.

Space and Time
Si la voix de Fiora est toujours au taquet et vraiment sublime, elle sait également sublimer ce qui l’enrobe et jouer avec les sons et les textures musicales qu’elle plaque en loop sans jamais se rater. Rien de vraiment novateur mais il se dégage une certaine fraicheur de l’ensemble qui montre à quel point les pauvres starlettes qui s’entichent de David Guetta ont tout faux.

Simple, efficace et vraiment entêtant
Objectivement, les trames sont simples, limpides mais tellement bien produites que l’on est vraiment bluffé devant ce mini tour de force made in Fiora. C’est dansant, entrainant et surtout fort agréable à écouter sans passer pour de la musique à transition pour le Grand journal de Canal+ ou pour les radios maintream françaises.

Muse bleu
Rajoutez à ce joli tableau un prix mini et vous obtenez une excellente surprise me concernant, j’ai même pu détourner mon collègue amateur de musiques « NRJ-esques » (en ce moment, c’est Colonel Reyel avec le titre Vendredi Nuit sauvage même les autres jours de la semaine, imaginez mon calvaire) pour écouter cet EP et même en redemander, c’est dire!

Vivement donc un vrai LP qui sera, j’en suis sûr, fort différent de cet EP mais tout aussi excellent. Mention spéciale pour le fantabuleux Rediscovery qui me fait triper comme lorsque j’avais encore 20 ans et que je découvrais Divinity de BT. Ca fait rudement du bien!

Titres à retenir:
We Become, Sound the Alarm, Rediscovery et Dreams of you.

Achat:
Vous pouvez donc vous le procurer sur iTunes au prix de 4,99 €.

Extraits: