Développé par Nova-box, Echoes est une visual novel / jeu d’aventure en point & clic fortement inspirée de l’univers de Twin Peaks. Il s’agit de la réédition d’un jeu sorti en 2013 sur iOS. Il est disponible depuis le 29 mai 2024 sur PC/Linux/Mac & Nintendo Switch.
L’histoire de Echoes nous propose d’incarner un flic qui va devoir reprendre l’enquête sur la mort d’un excellent ami qui semble être déguisée en suicide. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il va découvrir les sombres secrets de la petite ville de Greenhearth.
Pour avancer dans notre enquête, il faudra suivre les différents indices disséminés un peu partout en ville. On fera aussi la connaissance de plusieurs témoins et suspects excentriques. Doit-on leur faire confiance ? Les trahir ? Les manipuler afin de résoudre l’enquête avant de perdre la raison ?
On ne sera pas seuls dans cette aventure, la police locale semble être au courant que tout n’est pas aussi clair que prévu. On remarquera très vite qu’ils ont tous une clochette que leur a donné notre ancien ami psychiatre.
A quoi correspondent ces 10 clochettes et pourquoi elles semblent avoir une importance primordiale dans notre enquête?
Echoes reprend tout ce qui a fait le succès des productions Nova-box avec cette fois-ci une histoire aux inspirations claires. Citons pêle-mêle Twin Peaks, X-Files et bien d’autres. Même s’il s’agit en réalité de leur tout premier jeu, cette réédition ne fait clairement pas tache en 2024.
Echoes in the Darkness
Dans Echoes, il sera avant tout question de rapports de confiance entre nous et les différents personnages du jeu. Notre enquête nous amènera dans différents endroits de la ville là où l’ou pourra rencontrer tout ce petit monde.
Le premier personnage dont nous feront la connaissance se révèlera être un des mieux écrits, à savoir Gianna Walter, la policière de Greenhearth. Pas forcément aimable de prime abord, on se rendra vite compte qu’elle en sait plus et que sa relation avec Arthur (notre ami mort) est plus complexe que prévu.
On a donc la possibilité de converser avec la plupart des personnages de différentes façons ce qui va, de fait, modifier notre relation de confiance avec eux. Si la plupart des choix semblent être évidents, on est pourtant pas à l’abri de sacrées surprises plus tard dans l’aventure.
Echoes est certes une Visual Novel mais il propose aussi une partie enquête et découvertes bien ficelées. On ne passe pas que tout notre temps à seulement lire l’histoire, on est aussi actif avec pas mal de choix et des phases de recherche qui fonctionnent bien malgré leur origine de jeu mobile.
S’ensuit de façon organique et logique la découverte des éventuels suspects et autres personnages du jeu. On y découvre sans ordre de préférence Liz Coal, une serveuse névrosée, Ernest Bull un gérant d’hôtel intriguant et curieux, un mécanicien bipolaire et tant d’autres.
Echoes propose un excellent casting de personnages relativement bien écrits et tous intéressants à côtoyer. Forcément, on se doute que les premières impressions ne sont pas toujours les bonnes et que tout le monde joue sa partition.
Trust no one
Echoes est divisé en 5 chapitres dans lesquels on aura droit à pas mal de rebondissements et autres révélations plutôt bien amenées. Il existe 4 fins différentes en fonction de vos choix et j’en ai découvert 2 pour le moment.
On ne remarquera l’importance des rapports entre notre enquêteur et les différents personnages qu’en rejouant au jeu et en choisissant de nouvelles réponses. Il y a un bel éventail de possibilités et de choses à découvrir.
Il faudra bien faire attention à qui l’on accordera notre confiance car l’objet que l’on va découvrir caché dans la banque au tout début de l’aventure aura une très forte influence sur les événements se déroulant à Greenhearth et même au delà.
Dans Echoes, il y a toujours une certaine logique dans les rapports entre les habitants de la ville découlant souvent de certains de nos choix, je n’ai d’ailleurs pas remarqué de grosses incohérences lors de mes différentes parties.
Comptez bien entendu sur la présence de plusieurs twists bien sentis et autres révélations plus ou moins paranormales. On est jamais au bout de nos surprises et n’escomptez pas sauver tout le monde, je ne suis pas certain que cela soit possible.
Echoes ne s’encombre pas de gérer le temps qui passe et de ne proposer que certaines actions en temps limité au cours d’une journée d’enquête. On peut se déplacer librement en ville et parler à tout le monde à tout moment.
Hells Bells
Une fois que l’on aura terminé toutes les possibilités, le jeu nous proposera de passer directement à la journée suivante avec son lot de nouveautés et autres nouvelles interactions possibles avec les personnages.
Echoes se démarque par son esthétique très film noir et ses dessins qui vont s’adapter à la narration et aux différents événements. Certains épisodes sont très différents artistiquement des autres ce qui plutôt original.
La qualité des illustrations est bonne même si je préfère pour ma part le style des dernières productions du studio comme Across the Grooves ou l’excellent End of Lines. Il y a un retravail évident comparé à la version mobile comme indiqué dans leur newsletter.
Il y a un beau travail fait sur les décors et sur les personnages qui sont particulièrement raccord dans leur design avec leur personnalité. On frôle parfois la caricature mais l’écriture et la trame narrative empêche ce grief de subsister dans nos esprits.
Echoes ne propose pas vraiment de challenge à proprement parlé et il n’y a pas de bonne ou de mauvaise fin. Tout dépendra forcément de notre façon de nous comporter et de notre méfiance envers certains personnages.
J’ai particulièrement apprécié les derniers chapitres dans Echoes car ils varient logiquement en fonction de nos choix et ma toute première fin était assez inattendue. Je sais que Nova-box a l’habitude de proposer du surnaturel dans ses productions mais la transition est bien ficelée ici.
Nothing as it seems
Echoes penche parfois vers l’horreur dans sa seconde moitié mais il ne s’engouffre pas totalement dans cette brèche. On penchera plus dans le body horror qu’autre chose, soyez prévenu.
On retrouve parfois de légères influences Lovecraftiennes et autres joyeusetés tendant vers la fin du monde mais pas suffisamment pour que l’on s’embarque aux portes de la folie dans un aller sans retour.
Certaines situations sont cocasses et laissent parfois perplexes sur la façon dont on les résout. Sans spoiler, je suis certain qu’en réfléchissant un peu, il y avait d’autres actions à faire pour mieux s’en sortir à certains moments.
Comptez environ 3-4 heures pour voir le bout de Echoes pour votre première enquête. A titre personnel, je l’ai terminé en 3 heures et j’ai immédiatement relancé une seconde partie afin de découvrir une autre fin.
Il y a 19 succès Steam à débloquer et qui pour la plupart sont liés à notre avancée dans l’histoire. Leur texte étant assez explicite, il ne sera très difficile de les débloquer dans une seconde partie.
Echoes est directement jouable sur le Steam Deck et il semble parfaitement fonctionner dessus. Je n’ai pas eu de gros souci pour y jouer et m’y amuser sans avoir à modifier quoi que ce soit.
Concernant l’aspect technique de Echoes, rien à signaler de problématique. Le système de sauvegarde fonctionne parfaitement que ce soit en local ou sur le Steam Cloud.
Le jeu est forcément disponible en français et en anglais. La qualité d’écriture est toujours aussi bonne et je n’ai pas remarqué de soucis tout le long des aventures.
Concernant les problèmes et défauts du jeu, on peut dire qu’il n’y a rien de bien original dans l’histoire et que l’ambiance musicale et sonore sonne un peu timide. Ayant joué au jeu avant sa sortie, il est possible que l’OST soit mieux intégrée à la sortie du jeu.
Celle-ci est d’ailleurs déjà en vente sur Steam au prix de 2.99 euros et elle dure une trentaine de minutes. Elle est réalisée par Charles-Henry Martin.
Echoes est un jeu franchement sympathique avec de très bonnes idées, un bon casting et un prix très raisonnable. On se prend immédiatement d’affection pour ses personnages et pour notre personnage principal.
J’aurais aimé un peu plus de folie dans les situations et un peu plus d’horreur psychologique vu la trame narrative du jeu mais le résultat est déjà fort satisfaisant pour les amateurs du genre.
