Sylvio est un jeu d’horreur indépendant réalisé par une toute petite équipe de suédois. On y incarne Juliette Waters, une jeune femme qui va chercher à communiquer avec les fantômes dans un ancien parc d’attractions. Celui-ci est abandonné suite à un glissement de terrain. Elle va donc s’aventurer seule à pied ou en voiture dans un environnement hostile dans lequel elle va chercher à enregistrer la voix des morts et à l’interpréter grâce à son système d’enregistrement analogue. Embarquez dans une aventure originale et comme vous n’en avez encore jamais vécu!
Sylvio n’est pas un jeu dans lequel on risque de sursauter ou de se faire massacrer par des esprits vengeurs et autres fantomes démoniaques. On va découvrir une histoire macabre de famille en parcourant le parc et ses différentes attractions et autres endroits emblématiques. Il va falloir découvrir les tenants et aboutissants de ce parc un peu à l’aveugle. Le moins que l’on puisse dire c’est que le jeu n’est pas très explicite sur ses mécaniques et sur le cheminement logique de ses énigmes. En effet, le gameplay se divise en plusieurs parties entrecoupées de trajets jusqu’à la prochaine zone à explorer. On commence par chercher des indices et autres objets permettant d’avancer. Ensuite, il va falloir aller à la chasse aux fantomes grâce à un fusil artisanal. Une fois vaincu, on aura la possibilité de communiquer avec lui et ensuite d’analyser l’enregistrement à plusieurs vitesses.
Who you gonna call?
Ces manipulations sont un passage obligé afin d’avancer dans la résolution des énigmes. Une fois que l’on a extrait toutes les informations de l’enregistrement, on peut passer au suivant. Au passage, on utilise un micro afin d’enregistrer la voix des morts, il ne s’agira pas seulement d’enregistrer la seule voix du fantôme lors de ses apparitions mais aussi un peu partout dans les niveaux ce qui impliquera pas mal d’exploration dans les niveaux et de chasse aux achievements. On pourra également faire la chasse à des partitions de musique et autres enregistrements reliés à des corbeaux afin de découvrir une histoire parallèle. La progression est linéaire dans l’histoire du jeu mais elle ne l’est pas forcément au sein des niveaux, le jeu nous affichera des indices mais on ne pourra pas forcément les utiliser tant que l’on aura pas trouvé ce qu’il faut faire avant. C’est d’ailleurs un des rares problèmes du jeu, il est parfois assez confus et on peut passer une heure à chercher ce que l’on peut faire avec les objets que l’on vient de trouver, les combinaisons ne sont pas forcément logiques et il faudra s’armer de patience pour comprendre la logique derrière certaines énigmes.
Au niveau technique, le jeu est assez moyen avec une utilisation assez modérée du moteur Unity même dans la version remasterisée du jeu qui est sortie cette année et sur laquelle je base mon test. Les graphismes sont plats et les textures vont du moche au passable. La musique est plutôt bonne mais elle est très discrète et n’intervient quasiment que lors des phases en voiture. La maniabilité est correcte que ce soit avec la manette ou avec le combo clavier-souris. On peut sauter, utiliser des objets sur des éléments du décor ou activer des mécanismes. Les phases de combat sont assez particulière avec une gestion du bon type de munition à utiliser et de la pression du pistolet. Certaines interactions avec le décor sont logique tandis que d’autres sont plus nébuleuses voir chanceuses.
Alone in the Dark.
Sylvio n’est pas un jeu de combat ni même un jeu qui cherche les scarejumps. On évite également le côté Slender grâce au système de combat contre les esprits des fantômes mais aussi contre leur représentation physique sous la forme d’un géant faisant office de boss de niveau. On passe plus de temps à tenter de capter les voix des esprits et à analyser ce qui leur est arrivé. Il n’y a rien de perturbant au niveau visuel, pas de cadavres, pas de poupées qui font peur, pas d’animatroniques, rien de tout ceci. Sylvio est une expérience à part, pour peu que l’on occulte un tant soit peu les gros défauts du jeu, on passe 10-12 heures de véritable bonheur vidéoludique. Découvrir les secrets que renferme le jeu devient vite un plaisir plutôt qu’une corvée. Découvrir ce qui est arrivé à tout ce petit monde et refaire plusieurs fois le jeu pour y dénicher des enregistrements cachés devient presque une obsession.
Ne vous attendez pas à un jeu AAA ou à un jeu qui vous tient la main, on est loin de tout ca. Il m’est souvent arrivé de passer 30-40 minutes à chercher partout dans un niveau sans comprendre ou trouver de suite logique à mes actions précédentes. La réalisation est sommaire, on est obligé de passer son clavier en anglais pour pouvoir contrôler son personnage au clavier et il arrive souvent que l’on se retrouve bloqué dans le décor ou à court de munitions pour déclencher une ouverture de porte par exemple. Le jeu permet de sauvegarder à chaque action principale mais on recommancera toujours près de sa voiture. Les indices secondaires prrésentés par des distances et des ??? ne sont pas toujours clairs et ils induisent en erreur lors de notre progression dans le jeu. La voix de l’actrice est excellente mais on ne l’entend pas très bien ce qui également fort dommage!
They keep following me!
Sylvio n’est pas un jeu parfait mais il a une âme, un vrai sens de l’histoire et l’utilisation du magnétophone apporte un réel plus! On se croirait dans un film d’horreur des années 80, l’hémoglobine et les ectoplasmes en moins! Non exempt de bugs gênants, le jeu reste jouable du début à la fin sans réelle perte d’intérêt graduelle qui plombe la plupart des jeux du genre. Le final est brillant même si on a besoin de quelques temps pour bien comprendre ce qu’il s’est réellement passé. En fonction de ce que vous avez trouvé dans les niveaux, vous découvrirez des éléments en plus à la fin. Si les versions PS4 et Xbox One utilisent la même version que celle à laquelle j’ai joué, vous ne devriez pas être déçus!