Après onze ans d’absence sous le pseudonyme de Plastikman, le très controversé Richie Hawtin revient vers la minimale. Tout d’abord perçu comme le saint patron du style dans les années 90 et début deux mille, le Dj est de moins en moins apprécié pour ses soirées Ibiza, son look de boys band et ses déclarations parfois provocantes auprès des fans d’electro. En effet, Richie Hawtin crache sur l’analogique en faveur du numérique, une aberration pour les puristes. Mais le fait est qu’il est de retour avec EX, enregistré en live au musée Guggenheim de New York à l’occasion d’une levée de fond de la maison Dior. Ça sent quand même un peu trop le caviar et le champagne tout ça. Ce disque fait également la promotion des Subpac. Il s’agit d’un sac à dos qui reproduit les infra-basses, pratique quand on part en vacance mais un peu cher (379$). Bref, ce disque parait tout droit sorti d’une commande de millionnaire. Cette théorie est tout de même assez maigre car Richie Hawtin ne cache pas son amour pour l’art contemporain. Qu’il joue au musée Guggenheim n’est peut être pas si dramatique que ça.
EXilé depuis onze ans pour un retour EXellent
Maintenant ce petit jeu de mot quasi-obligatoire fait, parlons du disque. Tout commence avec « EXposed », un titre d’exposition assez lent dans sa structure et sa progression pour nous tenir en haleine. « EXtend » est construit de la même façon, on attend que ça parte, on attend le beat, mais on l’a pas. C’est sur « EXpand » que ce disque commence vraiment pour ne plus jamais s’arrêter.
Une performance live incroyable
Ce disque n’est pas d’une originalité folle. Il s’agit tout de même d’un long morceau de 54 minutes joué live sans la moindre erreur technique. Tout est extrêmement bien exécuté ce qui rend ce disque vraiment impressionnant de part la performance de Plastikman. On retrouve beaucoup d’infra-basses, normal en vu de la promotion du Subpac. Beaucoup de nappes et de synthétiseurs acides nous frappent la tête d’une puissance inattendue. Les vingt premières minutes de l’album sont très calmes et pourtant on se retrouve en plein bad-trip sur « EXpire » en fin d’album. Une progression rondement menée qui rend cet album très prenant.
Malheureusement les textures ne sont pas si originales que ça. Une fois de plus c’est du live et le travail de post-production n’est pas aussi conséquent que sur un album studio. On reste tout de même qualitativement assez loin des classiques de Plastikman que sont Consumed et Closer. Ex reste tout de même un bon petit disque pour vos fins de soirées ou pour vos longues journées au bureau.
D’autres critiques ici : http://madafaka.canalblog.com/