How to Destroy Angels est donc de retour avec premier album sobrement dénommé Welcome Oblivion. Après avoir découvert plusieurs titres ainsi que leur second EP, An Omen on espère donc que ce side project se distingue un peu plus du spectre de Nine Inch Nails époque Ghosts qu’il ne le faisait auparavant. La réponse donc ci dessous.
Trent Reznor et de toute sa clique actuelle, c’est évident. Il y met les moyens et nous offre régulièrement des EP depuis maintenant 2 ans. Si les premiers titres laissaient présager du bon, l’enthousiasme est légèrement retombé après quelques titres un brin quelconques mélangés avec d’autres plus intéressant et plus ouverts musicalement qu’escompté.
Le groupe ne parvient pas à se situer sur l’échiquier musical reznorien. Mi-trip hop, mi-electro, mi-indie, mi-NIN late era. On ne sait plus trop sur quel pied danser et on commence tout doucement à ne plus trop espérer quoi que ce soit du projet. C’est surtout que le son de Trent Reznor a une légère tendance à s’ankyloser depuis quelques années malgré l’apport inestimable de génies musicaux et du design.
The wake-up sonne la charge est éclate directement la bulle pantouflarde du groupe jusque là, c’est bien amener, bien progressif et surtout bien explosif sans abuser de sur mixage et autres joyeusetés actuelles inhérentes au manque flagrant de talent des producteurs et autres mixeurs. Keep it together parvient tout juste à ne pas nous endormir avec ses va et viens incessants et son encéphalogramme plat rythmique, on est en plein Ghosts bon gré mal gré. And the sky began to scream gonfle ses muscles et montre une maîtrise parfaite du groupe en matière de recherche sonore et de mixage, écouter ce titre en lossless Apple ou FLAC relève de l’orgie sonore. Le travail réalisé sur les voix reste admirable mais le résultat n’est tout simplement pas à la hauteur de mon avis.
Non qu’elle chante mais elle n’apporte au final pas grand chose au groupe et ne parvient jamais à s’extraire et ainsi se faire une place dans notre tête malgré l’excellent travail apporté au rythmes et autres transitions. Dès que Trent Reznor intervient, on n’entend plus que lui et on ne souhaite au final qu’une seule chose, qu’il reparte bosser sur de nouveaux titres de NIN au plus vite. Heureusement Welcome Oblivion débarque et explose tout comme il se doit en terme de mélodie et d’ambiance. Si seulement le groupe parvenait à garder une telle unité sur l’intégralité de l’album, ce serait un succès retentissant.
Ice age est un autre très bon titre, très bien maîtrisé et magistralement chanté. Une nouvelle fois, c’est dans un niveau certain de qualité sonore (FLAC…) que le titre se démarque et tranche dans le vif. je ne conseille donc à personne d’écouter cet album en MP3, ce serait presque criminel. On the wing est un autre titre connu sauvé par sa production et l’ambiance qu’il dégage. La voix de Trent Reznor met une nouvelle fois tout le monde d’accord. Too late, all gone est un titre plus traditionnel et pop dans son esprit, il sonne comme du NIN époque The Slip.
How long? est un autre très bon titre rudement bien amené et rudement bien chanté. La suite est un peu plus délicate à entendre avec quelques perles We fade away et The loops closes mais aussi quelques beaux ratés (le reste). Difficile de parler d’unité et de constance dans cet album, il y a largement matière à faire la une et à se vendre aux non fans de NIN mais l’ensemble est trop disparate et difficile d’accès pour permettre de nombreuses écoutes sans se lasser.
Je reste donc sur ma faim et je regrette que le groupe n’ait pas pris plus de risques musicaux même en travaillant moins le son et l’enrobage marketing. Pas assez spontané et surtout trop ressemblant à ce que propose NIN depuis 4-5 ans, How to destroy angels pourrait bien ne pas perdurer, on ne peut pas toujours tout réussir et j’en suis le premier désolé.
Ecoute intégrale:
Achat: Vous pouvez acheter cet album sur le site officiel du groupe au prix de 11$.