Toujours écrit et dessiné par Atelier Sentô (Cécile Brun & Olivier Pichard) à qui l’on doit l’excellent Onibi et Rêves de Japon, La Fête des ombres est une bande dessinée en 2 tomes et dont le premier tome vient tout juste de sortir à la vente.
Comme d’habitude avec Atelier Sentô, l’histoire se déroule au Japon et il sera question de personnages attachants et d’esprits prenant la forme d’ombres. Vous voulez plus de détails?
Voici le résumé officiel de la bande dessiné:
Naoko, jeune Japonaise un peu rêveuse, vit parmi les ombres.
Chaque été, dans un village isolé du Japon, on célèbre la Fête des ombres, un étrange festival pendant lequel les habitants accueillent les âmes errantes des morts qui ont tout perdu, jusqu’au souvenir de leurs vies passées.
Naoko, une jeune femme un peu rêveuse, a pour mission de guider l’une de ces ombres, un homme mystérieux hanté par un terrible secret. Si elle ne parvient pas à l’aider avant l’été suivant, l’ombre sera perdue à jamais.
Au fil des saisons naissent des sentiments qui les rapprochent et brouillent la frontière entre le monde des vivants et des morts. Mais à force de côtoyer un fantôme, Naoko ne risque-t-elle pas de passer à côté de sa propre vie ?
Quand les ombres et les vivants se rencontrent
Si de prime abord on est saisi par la qualité graphique de la bande dessiné, on remarque immédiatement que le ton et l’ambiance globale de La Fête des ombres est plus sombre que ce que nous avait proposé les auteurs auparavant. On est immédiatement plongé dans une ambiance mystique et spéciale avec une scène d’introduction particulièrement poignante.
Naoko est une jeune femme qui fait parti des dernières personnes ayant le don de voir les âmes errantes. Leur mission est simple, elles doivent trouver l’identité et aider à trouver les dernières volontés des personnes décédées qui se retrouvent sous une forme d’ombre plus ou moins menaçante pour peu qu’elles se soient perdues en chemin.
La thématique et l’ambiance globale cela me fait un peu penser au Hachigatsu bon, une fête des morts se déroulant à la fin de l’été comme c’est le cas dans la bande dessiné. On reste tout de même dans une autre logique dans La Fête des ombres car il sera surtout question de mener une enquête d’un an sur le récent défunt et également interagir directement avec lui ou elle que soit en paroles ou en actes.
Destination finale
La Fête des ombres ne se contente pas de raconter l’enquête de Naoko sur les origines de cette âme errante et sur ce qui risque de lui arriver si elle ne parvient pas à le guider. Il dresse aussi un magnifique portrait de femme pas tout à fait à sa place elle aussi dans ce village devenu trop exigu et limitant pour elle et sa propre destinée.
Après une première expérience douloureuse, Naoko va donc devoir s’occuper d’un homme mystérieux qui ne se souviens plus de son passé. Ce qui est intéressant dans La Fête des ombres c’est que la frontière entre les vivants et les morts est tenue et qu’il est tout à fait possible d’interagir avec eux que ce soit en parole ou en gestes et autres attentions.
Ils peuvent donc à l’instar ce cet homme qui semble caché un terrible secret être touchés, habillés mais aussi faire preuve d’une grande adresse dans les arts culinaires et dans bien d’autres. Le temps passe ainsi de façon paisible entre les personnes ayant le don et leur compagnon spectral.
Si j’ai bien indiqué en début de chronique que l’ambiance est sombre et parfois mélancolique, il y a énormément de joie de vivre et d’amitié dans La Fête des ombres. Les villageois s’entendent bien et on prend un malin plaisir à découvrir toute une galerie de personnages tous plus attachants les uns que les autres.
Même si les décors font très ruraux et anciens, on reste toutefois dans le monde moderne et Internet sera de la partie pour découvrir des informations sur les âmes errantes comme d’où elles peuvent venir grâce à leur accent, ce qu’elles faisaient avant de mourir et ainsi de suite.
Par le biais des différentes saisons avec ce que cela entraine comme choix de coloris et d’ambiance, La Fête des ombres dresse un tableau magnifique du Japon, de ses traditions mais aussi sur la place de nos défunts dans notre vie de tous les jours.
Tormented Ghost
C’est un beau tour de force d’être parvenu à rendre aussi palpitante cette histoire au demeurant simple étant donné qu’il y a peu d’aspects fantastiques au sein de ce premier tome. Une tension s’installe doucement mais surement entre Naoko et cette âme perdue. Certains éléments sont assez peu mis en avant comme les autres âmes perdues en chemin mais il y a fort à parier que l’on en apprendra plus dans le second tome.
A titre personnel, j’ai beaucoup apprécié ce premier tome. Il y a d’excellentes idées, une très belle mise en scène graphique grâce aux brillants choix de couleurs et de variation de température au sein des différentes saisons que l’on retrouve ici.
Naoko est une excellente protagoniste avec un fort côté dramatique qui ne demande qu’à jaillir à tout moment tellement elle semble touchée et affectée par ce qui l’entoure. Bien entourée et choyée au niveau des humains, trouvera t-elle sa véritable place dans la société grâce aux morts?
C’est une magnifique lecture que je conseille aux 14 ans et plus que vous soyez fans du Japon, des anciennes productions de Atelier Sentô et de belles histoiresq dont on n’a plus qu’une seule hâte, lire le tome 2 qui sortira en Octobre 2021.
Je conseille donc cette lecture aux lecteurs plus âgés que ceux de Bye-Bye Car que j’avais chroniqué précédemment.
Acheter le livre :
Vous pouvez commander La fête des ombres au prix de 16,90€ aux Éditions Issekinicho.