Développé par Goodwin Games et publié par Merge Games, Selfloss est un jeu d’exploration se déroulant dans un monde qui embrasse le culte des baleines et s’inspire de la culture slave. Il est disponible depuis le 05 septembre 2024 sur Steam.
On incarne le bien nommé Kazimir, un guérisseur accompagné de son bâton magique qui va devoir combattre un mystérieux miasme tout en aidant des créatures mythiques à faire leur deuil grâce au Selfloss, un rituel.
Que ce soit à pied ou en bateau, notre périple nous entrainera dans différentes zones plus ou moins corrompues par le miasme. Seul notre bâton de lumière nous permettra d’affronter les différentes créatures qui s’y trouvent.
Dans Selfloss, il sera avant tout question de sauver des créatures et autres habitants perdus pour apaiser leurs souffrances grâce à nos talents de guérisseurs. C’est un véritable périple émotionnel qu’il conviendra de résoudre de la meilleure des manières.
Même si la trame narrative est très importante, Selfloss ne sera pas qu’un simple Walking Simulator suivant les aventures d’une personne âgée vouée à aider les autres afin de résoudre son propre arc de rédemption.
Il sera ici surtout question de puzzles, de petites énigmes logiques, d’exploration mais également de combats. C’est un projet très ambitieux pour une équipe de 3 développeurs et, comme nous allons le voir dans ce test, le résultat est excellent!
Selfloss – Icelandic Trip
Selfloss est un jeu qui fait très forte impression dès les premières minutes de jeu. Non seulement la direction artistique est sublime mais l’ambiance générale est également au rendez-vous.
On est directement mis en situation avec un prologue servant avant tout de tutoriel et qui va nous acclimater avec l’utilisation de notre bâton de lumière. Il sera d’ailleurs omniprésent dans l’aventure et il est fortement conseillé de jouer à la manette.
En effet, il permet d’activer les différents mécanismes des puzzles en pointant la lumière à la manière d’un twin stick shooter via le stick droit de la manette, d’éclairer notre chemin, de diriger notre bateau et ainsi de suite.
Selfloss introduit également une mécanique de combat plutôt rudimentaire mais efficace en combinant la lumière et une serpe qui nous permettra de frapper les plus grosses cibles qui viendront à notre rencontre.
On se retrouve avec une maniabilité qui fait indubitablement penser à Little Nightmares mais dans un univers moins glauque et plus dans l’ambiance folklore nordique. La caméra est fixe et se décalera en fonction de là où on se trouve dans le niveau.
Selfloss fait également la part belle à l’exploration grâce aux différentes notes qu’un ancien explorateur à perdu et qu’il conviendra de retrouver un peu partout dans les niveaux. Il faudra aussi chercher des monolithes qui nous permettront d’en savoir plus sur ce qu’il se trame en coulisses.
Le voyage de Kazimir
Selfloss est un jeu certes contemplatif mais qui n’oublie pas de proposer un certain challenge au niveau de ses différentes rencontres qu’elles soient amicales ou plus véhémentes. La notion de voyage et de périple prend tout son sens après le premier chapitre.
Le jeu est segmenté en différents chapitres qui vont nous introduire tout un pan du folklore nordique en partant des baleines et autres sirènes pour arriver à Baba Yaga plus tard dans l’aventure.
Le principe reste identique entre tous, on va devoir explorer une zone à la recherche des objets nécessaires pour réaliser la cérémonie du Selfloss et pour ce faire, il nous faudra résoudre plusieurs énigmes agrémentées de combats et autres boss.
Les différentes mécaniques de jeu sont introduites de façon fluide mais on remarquera immédiatement un certain manque de logique au niveau des touches de la manette utilisées pour les différents pouvoirs plus utilisés que les autres.
C’est ici que le tout premier (et principal) problème de Selfloss fait son apparition, les contrôles. Que ce soit à la manette ou même au clavier-souris, rien ne sera simple pour nous en fonction des situations soit de combat soit de navigation.
La bâton de lumière se contrôle plutôt bien mais il arrive très souvent que l’on éprouve les plus grandes difficultés à garder notre faisceau de lumière sur une cible mouvante ou pire en bateau avec le concours de vagues.
Le résultat est de prime abord frustrant avant de devenir désespérant dans certaines phases de captures de poissons où il arrivera souvent que l’on ne parvienne pas à garder en parallèle nos déplacements et notre faisceau sur la cible.
L’ile aux enfants
Selfloss pousse parfois le vice à ne pas toucher certaines cibles en combat que ce soit à la serpe ou au faisceau ce qui est particulièrement énervant. Il n’est pas toujours évident de toucher certaines zones pourtant à distance.
Une autre situation problématique provient d’une zone de marécages avec des bulles de miasme qu’il faut illuminer en permanence. Naviguer et viser les bulles sans se toucher relève parfois de l’exploit!
Fort heureusement, ces situations ne sont pas légion dans Selfloss et la frustration ne dure que quelques minutes le temps de s’extirper de la zone. Elles restent néanmoins assez nombreuses pour que je doive en parler et vous prévenir.
On dispose d’un inventaire qui nous permettra surtout de nous soigner et de récupérer les objets nécessaires à notre quête. N’escomptez pas crafter des objets, on peut garder jusqu’à 5 soins et les utiliser quand bon nous semble.
Soyons clairs, il arrive assez souvent que l’on passe de vie à trépas dans Selfloss. Que ce soit une chute malencontreuse, un combat qui tourne mal, une intoxication au miasme et bien d’autres, les soins ne seront pas de trop.
D’ailleurs, j’ai beaucoup apprécié la mécanique de soin à l’intoxication au miasme. Il faut poser le bâton quelque part (encore une fois la touche n’est pas bien choisie) et on doit se viser pour enlever le miasme sur nous.
Miasmata
Selfloss est bien plus efficace dans sa partie puzzle que dans sa partie combats. Sans être un jeu d’action pur et dur, il propose toutefois quelques situations chaudes avec du surnombre et différentes adversaires à affronter en même temps.
Selfloss va donc soit nous demander de brûler nos adversaires en restant quelques secondes en continue sur eux avec le bâton, soit de les cristalliser pour ensuite les taper avec notre serpe. Il faudra parfois refaire la manœuvre 2 fois si l’on ne parvient pas à le battre du premier coup.
Un autre pouvoir nous permettra d’envoyer des ondes de chocs ce qui nous permettra ensuite de les achever. Les combats ont lieu à la fois sur terre mais aussi en mer ce qui est déjà plus original mais parfois bordélique.
Selfloss nous propose aussi de pouvoir faire une esquive mais elles ne seront que très rarement utilisées vu leur portée et surtout étant donné qu’il est toujours plus rapide de vaincre les adversaires que de les contourner.
Il n’est pas question d’expérience ou de statistiques ici, au mieux on débloquera des pouvoirs utilitaires pour notre bâton, au pire on devra survivre aux contrôles en combat mais aussi lors des phases de puzzles.
Selfloss dispose aussi de boss plutôt intéressants à affronter mais, là aussi, pas toujours très clairs à comprendre. Rien de bien révolutionnaire mais le système de combat est convaincant à défaut d’être indispensable au vrai cœur du jeu à savoir les énigmes.
Il est frais mon poisson
Même si elles sont très faciles dans leur ensemble, les énigmes de Selfloss sont souvent malignes et bien intégrées avec l’ambiance globale de nos pérégrinations.
Selfloss a la bonne idée de se renouveler souvent dans les types de puzzles en fonction des chapitres où l’on se trouve. Il y a toujours une logique propre à chaque environnement et même si on retrouve certains points communs, la résolution des puzzles reste agréable à faire.
Il faudra bien observer les différents coins des zones afin de ne pas louper une liane, ne pas oublier que l’on peut laisser son bâton afin d’aller activer un mécanisme hors d’atteinte et ainsi de suite.
La progression de la difficulté des puzzles dans Selfloss est excellente avec un départ très très light et ensuite d’autres qui nécessiteront de penser la situation et la zone comme un ensemble cohérent et interconnecté.
Certes, il faudra toujours bien comprendre l’ordre d’activation des différents éléments des puzzles mais on n’est quasiment jamais pressé par le temps et cela rend du coup l’expérience agréable et chill.
Selfloss a juste un passage extrêmement pénible combinant puzzle et navigation en eaux troubles qui est parvenu à me faire perdre mon calme devant son incohérence et ses pistes contradictoires.
Orca, the Killed Whale
Il y a 19 succès Steam à débloquer et si certains sont cachés, il suffira de terminer le jeu en explorant un peu toutes les zones pour parvenir à tous les trouver. Une fois le jeu terminé, il est possible d’explorer les chapitres au pire.
Concernant l’aspect technique et les bugs de Selfloss, j’ai eu droit à pas mal de problèmes de blocage de mon personnage dans le décor ce qui m’a obligé à soit relancer la partie soit essayer de me faire mourir en espérant revenir un peu avant ma mésaventure.
Pour le reste, Selfloss est une belle réussite techniquement avec une belle fluidité sur une machine modeste. Le jeu est magnifique et il est doté d’une excellente bande son qui a la fâcheuse tendance à se couper de façon abrupte lors des transitions.
Cela coupe un peu l’immersion mais c’est un souci négligeable si on le compare aux problèmes de contrôles dont j’ai parlé plus tôt dans ce test déjà bien trop long.
Le jeu est disponible en français dans les textes et je n’ai pas remarqué de gros soucis au niveau des traductions. C’est même plutôt très bien traduit pour avoir d’abord terminé le jeu en anglais avant de relancer une partie en français.
Comptez environ 6-8 heures pour terminer Selfloss à 100%. C’est plutôt bon pour ce genre de production et le jeu a la bonne idée de pas trop faire durer le plaisir en nous forçant à faire moult aller-retour.
Au final, Selfloss est une très belle expérience émouvante et qui parvient à maitriser son sujet tout au long de son histoire. C’est vraiment dommage que les contrôles soient aussi compliqués à appréhender.