Firewatch est un mix léger entre le walking simulator à la Gone Home et le jeu d’exploration-survie très à la mode en ce moment. Surfant sur la réussite des excellents Oxenfree et autres jeux narratifs intéractifs, Firewatch nous propose une aventure courte de 3h-4h riche mais frustrante. Dès les premières minutes de jeu, on se rend vite compte que l’on est face à un jeu particulier. Sans vouloir spoiler, les 5 premières minutes constituent une meilleure histoire d’amour que Twilight par exemple!
Firewatch nous place dans la peau de Henry, un trentenaire qui décide de travailler comme surveillant de parc naturel pendant quelques mois afin de faire face à ses problèmes personnels. Il fera vite la rencontre de Delilah, sa responsable qui fait le même travail que lui mais dans une tour se situant dans un autre endroit du parc. Il va donc devoir se familiariser avec la faune et la flore afin de mener à bien sa mission et faire le point sur sa situation et celle de son couple. Henry va vite comprendre que quelque chose se trame dans l’ombre et qu’il va devoir s’aventurer en terrain inconnu pour découvrir la vérité sur ce parc.
Le jeu reprend à peut-être la même formule que Gone Home à savoir une histoire forte qui va de dévoiler au fur et à mesure des indices et autres notes que l’on va trouver dans le parc. Il nous sera possible de dialoguer avec Delilah en quasi permanence durant tout le jeu et de choisir ce que l’on va lui dire afin de faire évoluer le jeu et notre relation avec elle. Firewatch est un jeu adulte, on y vocifère, on y insulte et certaines remarques sexuelles sont équivoques. L’histoire garde cette tonalité adulte sur toute sa durée et peut-être divisée en 2 parties distinctes.
On se déplace comme dans un FPS traditionnel dans un environnement magnifique et plein de poésie dans sa représentation de la nature. Les intéractions possibles se limitent à prendre des objets, les observer, discuter avec Delilah via des choix définis et ouvrir des coffres via une combinaison. Autant vous dire que l’on marche beaucoup dans Firewatch, Henri a la bonne idée d’avoir une endurance hors du commun ce qui lui permet de courir en permanence et d’éviter de trop tourner en rond dans la carte. On peut utiliser une boussole et une carte afin de trouver où l’on doit aller pour faire avancer l’histoire. Le jeu se base sur des journées de jeu qui constituerons les différents chapitres de l’aventure.
Au niveau de la réalisation, Firewatch est magnifique que ce soit au niveau graphique et sonore. L’immersion est totale malgré des murs invisibles et quelques gros bugs de déplacements vous obligeant à relancer votre dernière sauvegarde. Je me suis retrouvé plusieurs fois bloqué dans le décor sans pouvoir rien faire, c’est fort dommage. Les sauvegardes sont heureusement fréquentes ce qui rend la situation moins frustrante qu’escompté. Le jeu rame parfois fortement sans trop que l’on sache ce qu’il se passe, je suspecte un chargement en arrière plan de la carte qui fait freezer le jeu pendant quelques secondes.
Firewatch nous plonge dans un histoire singulière dans laquelle se mêlent amour, deuil, mensonges et frissons. Si la première partie du jeu est remarquable au niveau du développement de la relation Henry-Delilah et de l’histoire, la seconde moitié du jeu est plus difficile à apprécier à sa juste valeur tant le final laisse songeur et sur notre faim le temps de bien comprendre tout ce qu’il s’est passé. La durée de vie est très faible avec environ 3-4 heures pour en faire le tour sans espoir d’y retourner contrairement à Oxenfree par exemple. il n’y a pas de scénario annexe ni même d’achievement nous proposant de refaire le jeu une seconde fois afin de tout dévoiler de son intrigue.
Firewatch est bien plus complet et complexe qu’il n’y parait de prime abord. Même si on est un peu déçu par la fin, il faut bien avouer que l’intrigue de dévoile joliment et qu’il faut vraiment faire l’effort de tout lire afin de bien comprendre les tenants et aboutissants de l’intrigue. La relation entre Henry et Delilah est excellente, on y découvre deux âmes en peine qui tentent de faire face à des situations très difficiles et superbement mise en scène. Le thèmes abordés sont difficiles mais le jeu parvient à l’empathie que l’on peut ressentir pour nos personnages palpable et touchante.
Chaque personnage tente de donner un sens nouveau à sa vie malgré ses peurs et ses appréhensions. Firewatch s’amuse même parfois à nous faire peur et lorgne un peu vers le surnaturel à certains moments clés de l’histoire ce qui rend d’autant plus savoureux et intéressant la révélation finale. La naturel des personnages revient vite au galop et certains esprits chagrins pourront regretter le phénomène « être si loin et si proche à la fois » des jeux du genre. Le jeu est en français dans le texte mais les voix sont en anglais ce qui rend le jeu difficile à suivre correctement si on est pas bon en anglais.
Firewatch est une belle promesse mais qui nous laisse néanmoins sur notre faim une fois le jeu terminé. Plus profond qu’escompté, Firewatch n’évite pas tous les poncifs du genre et c’est bien dommage. Sa durée de vie et sa rejouabilité ternisse le tableau mais Firewatch reste une valeur sûre du genre et je le conseille toutefois au fans du genre.