Critique de Nine Inch Nails – Not The Actual Events
Nine Inch Nails nous propose donc son tout dernier EP, Not The Actual Events en téléchargement sur son store officiel. Autant dire que l’attente est à son maximum avec tout ce que cela entraine de craintes suite à la direction surprenante de la carrière de Trent Reznor depuis qu’il travaille avec Atticus Ross. Le groupe nous avait annoncé un son particulier et une ambiance unique et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’a pas menti! Tel le reptile, Nine Inch Nails fait sa mue version 2016 avec beaucoup d’électronique mais aussi un retour assez inattendu vers l’industriel et les années The Downward Spiral et Broken.
Le long de ces 5 titres, Not The Actual Events nous propose un mélange bienvenu entre l’inédit et des sons et ambiances déjà connues. Sans se renier, il parvient à faire taire les critiques sur son côté « créateur de bandes sons pour Oscars » et sur l’influence dite néfaste de son illustre acolyte. On ne retrouve rien du projet How To Destroy Angels dans cet EP et c’est tant mieux serait on tenté de dire. Les 5 titres sont variés mais complémentaires dans leurs approches des textes et du travail vocal de Trent Reznor. Si on peut facilement se passer de Branches Bones qui constitue une introduction sobre mais intéressante, il est difficile de ne pas se prendre de plein fouet Dear World. L’électronique est là pour rester chez nos amis de Nine Inch Nails et c’est tant mieux vu le niveau affiché par le titre.
Not The Actual Events
La production est au top comme toujours avec un travail méticuleux sur la voix et sur l’enrobage voluptueux des arrangements. Je vous invite par ailleurs à écouter de préférences la version FLAC car le son y est autrement plus enrichissant sur les versions MP3. She’s Gone Away nous plonge directement dans l’ambiance et les textures sonores de Reptile avec ce qu’il faut de lugubre et de complainte pour bien cerner la thématique du titre. On reste loin du simple recyclage mais l’hommage est là sans pour autant atténuer l’impact du titre après plusieurs écoutes. La transition avec The Idea of You est abrupte mais toutefois efficace. The Idea of You lui nous rappelle le côté percutant et déterminé de Broken. On en prend plein la musette avec un riff simple mais admirablement mis en avant par une section rythmique au taquet. Si le titre est brut de décoffrage par rapport aux autres, il n’en dénature pourtant pas la teneur.
Avec Burning Bright (Field on Fire), Nine Inch Nails rappelle à ceux qui l’avait oublié qu’il est toujours aussi doué pour l’industriel bordélique et détonnant. Dans son style habituel le groupe parvient à instiller une menace constante grâce à des invectives vocales et autres voix annexes matinées de mur sonore presque impénétrable. C’est à la fois efficace et dénote d’un vrai savoir faire du groupe pour les titres bouillants que ce soit au niveau des rythmes ou des mélanges d’époques. Après de très nombreuses écoutes de ce tonitruant Not The Actual Events, je ne peux que m’incliner et m’avouer vaincu. Nine Inch Nails est vraiment un projet à part et un véritable vivier de créativité pour Trent reznor. On ne passe pas plus de 30 ans au sommet de son art sans faire de courtes pauses et il était bien temps au groupe de revenir vu le surplus de créativité dont il fait preuve. De là à espérer un prochain LP dévastateur, on ne peut désormais plus qu’espérer!