Collapse Under The Empire est un duo Allemand instrumental penchant fortement vers le Post Rock mais avec une certaine grandiloquence qui transforme leurs EP et albums en minis bandes son. Ce côté cinématographique est particulièrement apprécié en Europe et ils ont reçu des demandes de réalisations d’OST diverses.
Après plusieurs EP et un album, ils sortent la second partie d’un double album, Fragments Of A Prayer. Leurs thèmes oscillent entre la nature et les passions humaines, vaste programme. Reste donc à voir si cet album peut s’extirper du microcosme Post-Rock et proposer quelque chose de nouveau once again.
Avis:
L’avantage avec CUTE (Collapse Under the Empire), c’est que l’on est en terrain connu dès les premières secondes de Fragments Of A Prayer. On retrouve les sublimes mélodies vaporeuses et nébuleuses qui ont fait le succès de Shoulders & Giants. Le titre ne décolle qu’à partir de la 3 ème minute pour mieux nous captiver et nous faire voyager dans un univers particulier et volontairement épique. L’ambiance semble apaisée et détendue par rapport à S&G, c’est évident dès ce premier titre.
Breaking The Light sonne presque comme du U2 dans son entame pour mieux dévier et nous proposer de belles mélodies et quelques belles montées accompagnées de piano du plus bel effet. Le groupe est vraiment au meilleur de sa forme, on est assez loin des classiques du genre Post Rock mais les bases sont là. Ce groupe arrive juste à transcender le genre avec cette ambiance unique, c’est vraiment exaltant. Les titres ne tirent pas trop en longueur et on ne s’ennuie jamais un seul instant.
In The Cold est déjà plus glacial et plus sombre, on est plus dans les synthétiseurs ce qui change tout de même drastiquement des 2 précédents titres. Le final reste de haute volée mais le titre est plus à tendance 65daysofstatic qu’à tendance Post Rock habituel. 180 Seconds reste dans la même mouvance et le même trip. La batterie électronique tranche singulièrement par rapport aux habitudes du groupe. Le titre est une nouvelle fois très inspiré et il ferait parfaitement l’affaire comme bande son de film.
Closer est un titre plus impactant avec ces riffs acérés de guitare et ses breaks un brin subliminaux, la montée n’est pas progressive mais s’avère inéluctable et particulièrement bien menée. On notera toutefois une certaine redite dans les ambiances qui nécessite pas mal d’écoutes pour se familiariser avec l’album, il est nettement moins évident que S&G à la première écoute. On s’y perd un peu mais après quelques écoutes, on retient plus facilement les mélodies et les nuances.
Distance sème un peu le trouble avec son piano et sa double nuance de guitares qui au lieu de bordéliser le tout transcende le titre et se fait violence au bon moment. Sans apparaître trop violent le titre est pourtant mené tambour battant et ne ferait pas honte à un bon groupe de métal. Opening Sky est plus calme, voluptueux et oscille au grès des nappes de synthétiseur. Délicieusement old school, il correspond parfaitement au nom de la chanson.
The Beyond est vraiment excellent, il résume à lui seul tout le talent du groupe avec de belles plages calmes accompagnées de piano et de synthétiseurs (on dirait presque du The American Dollar mais en plus épique). Le titre sait se faire violence dans se seconde moitié et nous projette dès lors dans l’émotion la plus pure. Il synthétise à merveille tous les titres précédents pour mieux nous préparer aux deux derniers titres.
When The Day Fades Away est plus sombre et lancinant. Les guitares sont à l’honneur mais elles font dans le feutré et n’explosent que dans la dernière minute. On plonge donc dans l’obscurité la plus totale avec ce titre comme nous l’indique le titre. Il ne reste donc plus que The Great Silence. Le titre est déjà connu car il figure sur un EP disponible avec l’achat des précédents albums. Il reste excellent et constitue une magistrale fin pour cet album.
Cette seconde partie sonne bien plus calme que leur précédent effort, on garde la même efficacité en terme de production mais on y perd un peu en diversité, cet album est moins marquant que le précédent, c’est évident. Le groupe avait peut-être monté la barre trop haut mais ce serait injuste pour cet album de le considérer comme inférieur. Il est plus difficile à appréhender et à apprécier mais il reste un album magistral de maîtrise et d’ambiance. Après maintenant une dizaine d’écoutes, je ne peux que vous conseiller cet album qui reste au niveau du précédent mais sans réellement le dépasser sur un ou deux titres, il manque des titres comme Disclosure pour faire la différence. On notera aussi l’erreur sur le nom de l’album qui se nomme Fragements Of A Prayer une fois importé dans iTunes ou Foobar…
Achat:
Cet album est disponible sur le site officiel du groupe au prix de 10$ pour la version Digitale.
Ecoute intégrale: