Cybo est une jeune artiste imprégnée par l’électronique, sa ville New York et surtout avec une immense envie de faire partager son univers, ses songes et sa vision mélancolique des rues de New York pour créer un subtil mais intéressant mélange des genres.
Assez proche de l’IDM, sa musique est teintée d’électronique tout azimut et d’assemblages improbables de sons et de textures chaleureuses et
plus nuancées. Artiste complète, elle produit, écrit, travaille et mixe sa musique tout en créant elle-même ses illustrations et autres travaux photographiques.
Elle sévit donc dans l’underground le plus complet depuis 2004 mais elle a rapidement trouvé un public avide de musique intelligente et subtile. Elle produit donc Speaking as Loud as Silence en 2006 qui trouve un public restreint mais intéressé. Recorded in a Dream est son premier LP qui est disponible un peu partout dans le monde sur iTunes ou d’autres boutiques online. Le succès est au rendez-vous et c’est en 2008 avec Rendered Senseless qu’elle connaitra un plus grand succès.
Nous sommes maintenant en 2010 et c’est le 7 juillet qu’elle met à notre disposition la version mise à jour de son dernier effort LP complété par un superbe EP de 5 titres dénommé: Void.
C’est donc ces 2 efforts musicaux que je vais essayer de vous faire partager et vous faire découvrir tout comme j’ai pu les découvrir via Metalorgie il y a peu.
Critique:
Last Glow Before Darkness 2010 (sessions_mix)
Track listing:
01. Sleep to Awake Again (insomnia_mix)
02. Slipping Into Oblivion
03. Last Glow Before Darkness
04. Your Intention to Obliterate
05. Poisoned Petals Colorless Weightless
06. Still Life
07. The Morning After (last_glow_mix)
08. Shuffling Among the Shadows
09. Fiction
10. Further Apart
11. Lights Under Lilac
12. In Frames View
13. In Her Own Place
14. My Vision is Strange
15. Limits of Exhaust (a_subconscious_design)
16. Come Night We Falter
17. Ricochet
18. Some Distant Memory
19. Some Distant Memory (Rendered)
Void
Track listing:
01. Glue
02. Medium (Part_II)
03. Say (dissonance_&_disruptive_mix)
04. Euphoric Absence (acoustic_silence)
05. Identity (silent_vocal_mix)
A la vue du grand nombre de titres, je vais faire l’impasse sur la critique titre par titre des 2 albums.
Vous aurez donc droit à un ressenti général sur ce magistral chef d’oeuvre d’une artiste dont j’espère que l’on reparlera d’ici quelques temps avec la sortie de son prochain album, Saegmeh.
Tout commence par un très beau titre au piano, discret, tendre et surtout rudement bien écrit, le titre fait fort comme entame d’album. La suite est beaucoup plus électronique avec un mélange assumé de trip-hop, de beats, d’instruments acoustiques et d’ambient du plus bel effet. Loin de se borner à nous décrire une ville sombre, glauque et surannée, Cybo nous fait découvrir l’âme véritable derrière tout cet amas de béton et de gens impersonnels et nombrilistes.
L’ambiance est forte, marquée et surtout d’un flow de nappes électros coulant et fluide, la voix est presque spectrale et hantante comme une voix qui ne trouve pas de repos et qui rebondit sur les murs de la ville. Les titres sont courts mais superbement originaux et dotés d’une réelle identité.
Le mixage est phénoménal sur cet album, tout est subtil, fin et surtout demande de multiples écoutes pour en apprécier la quintessence. C’est un album que l’on écoute de façon active même si il fera également merveille comme musique d’ambiance. Ce n’est pas de la technologie froide et aseptisée mais bel et bien de l’Emotional Technology digne de BT.
Musicalement c’est enrichissant et très complet, on retrouve des sensations dignes des débuts de Delerium, les voix en moins. Certains titres sont très marquants comme le sublime Still Life, l’éponyme Last Glow Before Darkness, le très trip-hop-Dn’B Shuffling Among the Shadows et tant d’autres. Difficile de trouver des singles car cet album n’en nécessite pas, c’est un tout et un rien également. Rien à reprocher ici avec des remix au poil et une durée avantageuse de 65 minutes qui ne lasse jamais et c’est assez rare pour le signaler surtout vu le nombre élevé de titres, 19.
Concernant Void, on est dans un univers plus classique mais tout aussi cohérent. Les 5 titres sont très variés mais ils font moins forte impression que LGBD. La production est plus léchée avec des titres ne dépassant pas les 4 minutes et ambitieux d’un point de vue construction sonore.
J’accroche néanmoins un peu moins avec moins de titres majeurs et surtout un plaisir intrinsèque moindre. On notera tout de même d’excellents titres marquants comme Euphoric Absence (acoustic_silence) et le remix de Identity.
Avis:
Vous l’aurez compris je pense, cet artiste m’a complètement convaincu et surtout fait bel et bien partager avec talent ses univers, ses doutes et sa vision unique d’une ville qui ne dors jamais.
Très difficile de ne pas être épaté devant une telle maitrise technique pour une artiste touche à tout de génie qui prouve bien que l’on peut réussir à se faire un nom via les réseaux sociaux et l’auto production à outrance sans jamais transiger avec les règles de l’industriel, de l’IDM, de l’électro et du Trip-Hop.
Même si cet album est très difficile à trouver dans le commerce normal, il vous suffit d’un compte paypal pour vous le procurer en format digital MP3. L’achat est plus que mérité pour un tel déballage de talent et d’inspiration qu’il est très difficile de décrire tant l’ensemble est complexe, trippant et vous prendra au coeur.
Une bien belle découverte que je dois à l’excellent site metalorgie qui se décide enfin à aller un peu plus loin que le carcan métal-punk. Merci donc encore à eux.
En résumé, si vous aimez l’IDM et les albums d’électro à fortes ambiances ajoutées, n’hésitez pas une seule seconde. C’est album est fait pour être écouté par des oreilles curieuses et avides d’expériences ambitieuses. J’ai donc hâte de me procurer les premiers LP et surtout ce que va nous proposer la demoiselle dans les prochains mois.