Cibele est un jeu indépendant à mi-chemin entre le simulateur de vie amoureuse d’adolescente, le MMORPG façon T4C et le court métrage. Un peu à l’instar de Her Story, il tente de raconter une histoire en nous impliquant avec quelques éléments intéractifs mais aussi un petit côté voyeuriste. Si la thématique est intéressante, nous allons voir que le jeu n’en vaut pas toujours la chandelle en terme d’intérêt global du projet.
Cibele, si jeune, si geek!
Soyons clairs, Cibele est une expérience courte et qui ne dispose d’aucune replay value, si vous franchissez le pas, vous ne jouerais qu’une heure dans le meilleur des cas et vous risquez d’être déçus si vous espérez réellement jouer à un jeu vidéo en bonne et due forme. Le jeu vous propose de découvrir une histoire d’amour naissante d’un point de vue original, l’amour via le prisme déformant d’un MMO et de ses avatars. On suit donc les atermoiements amoureux de Nina, une jeune geekette de 19 ans fan d’animés japonais (elle a de bons gouts mine de rien), blogueuse sur Geocities (gros coup de vieux me concernant) et joueuse invétérée de Final Fantasy dans les années 90. Nina joue de façon assez régulière à un MMO à l’ancienne façon T4C mixé avec Caramail pour les plus anciens d’entre vous.
Le jeu se scinde en 3 axes de gameplay: On commence par la découverte de l’amour naissant avec tout ce que cela entraine au niveau des relations sociales existantes. Mais aussi sur la jalousie ingame qu’induit le rapprochement de Nina et de son potentiel amoureux qui habite loin de chez elle. Grâce à un système ingénieux de bureau d’ordinateur, on peut découvrir le background de Nina, ses amis, sa famille, son blog mais aussi son jeu du moment, Valtameri. On flâne de répertoires en répertoires pour y découvrir des photos, des logs et autres documents privés de la demoiselle. On y trouve également une messagerie consultable et surtout le MMO en lui-même dans lequel on va pouvoir jouer.
Hélas, le gameplay est très limité, on se déplace et on attaque des mobs afin d’attirer le big boss du niveau que l’on devra éliminer avec son compagnon de jeu préféré. On se déplace non sans mal dans les niveaux et la gestion des collisions est minimale, heureusement, on ne peut pas se faire toucher ou passer de vie à trépas. Les attaques sont basiques, un clic suffit pour infliger des dégâts limités à nos adversaires. Si le gameplay n’est pas très intéressant, les dialogues entre notre joueuse et son compagnon asocial mais charmant méritent clairement d’être suivis et écoutés. Ça ne vole pas très haut mais c’est
S’ensuit alors une nouvelle phase de découverte de la vie de Nina quelques semaines plus tard avec les selfies sexy, les photos à la Snapchat et tout ce qu’induit cet amour manifeste et même déclaré sans trop savoir ce qu’il implique. On est face à une production AB prod des années 90 en version 2.0 en ce qui concerne l’histoire et ce qu’elle implique en matière de contenu soit disant adulte. On va dire que je ne suis pas le cœur de cible du jeu du haut de mes 40 ans mais je trouve tout de même l’histoire vraie assez naïve et prévisible pour tous ceux qui ont dragué via une application ou un jeu Online. Pour ceux qui cherchent du contenu 18+, vous allez être vite déçus, rien de ce que vous verrez dans Cibele ne devrait vous émoustillé plus que n’importe quel site ou clip made in YouTube.
La réalisation est assez anecdotique pour ce genre de jeu et elle ne devrait pas poser de problème quelle que soit votre configuration. La bande son est plutôt bonne ce qui pourrait justifier l’achat du bundle Jeu+OST. Pour le reste, il est conseillé de tout faire en une seule fois et c’est justifié tant on fait le tour du jeu en quelques dizaines de minutes même en allant chercher un peu partout des informations sur Nina.
Au final, Cibele est une expérience vidéo-ludique des plus limitée, mi-court métrage mi-jeu vidéo, on reste sur notre faim. J’aime bien le concept mais cette histoire autobiographique n’a rien de mémorable pour justifier l’achat du jeu. Au mieux, elle donnera le sourire aux plus anciens d’entre vous avec toutes les références de l’époque que ce soit en animés ou en matière de blog et fera plaisir aux jeunes âmes perdues avec la frontière réel-virtuel. Sans prendre le parti de passer un message clair sur les risques de trop partager sa vie personnelle sur les réseaux sociaux, Cibele tombe un peu à plat comme un amour d’adolescent trop intense en virtuel et qui déçoit IRL. Dommage, j’aurais aimé jouer à une version love story de Her Story plutôt que de découvrir une expérience à la Secret Story!