Nehl Aëlin est une chanteuse d’origine française au parcours un poil atypique. Après avoir sorti 2 albums plutôt bien côtés et reconnus par la presse et le public, elle rejoint le groupe Akphaezya en 2002 qui s’active sur 2 albums Anthology II (2008) et IV (A venir en Mars 2012). Pour éviter de paraphraser les dires de la demoiselle, je vous propose la description complète de son album tiré de son _space.
Bienvenue dans le petit monde de Nehl Aëlin,
Un microcosme dans lequel la magie de l’enfance a poursuivi son évolution en une parallèle musicale. Nehl la marionnettiste fait mouvoir et danser ses personnages sur un fil d’équilibriste. Entre ses mains, ils prennent vie pour raconter leur histoire, le récit d’un mélancolique Pierrot, les poésies oniriques d’une conteuse japonaise, ou encore les calembredaines d’un clown ! Tous vous prennent la main et vous embarquent dans le mélodieux manège tourbillonnant jusqu’au plus profond de vos sentiments oubliés, les mêlant aux sensations pures de l’instant. Pour vous y rendre, entrez dans Le Monde Saha, et suivez le cortège fantastique, farandole d’influences de Tori Amos, Bjork et Danny Elfman : Un voyage initiatique rythmé par l’écho d’une voix et d’un piano, un cheminement vers l’harmonie des sens. La quête d’une vibration authentique. »
On notera que Nehl est capable de beaucoup de choses comme on peut le voir sur la liste des instruments utilisés sur cet album: chant, piano, choeurs, programmations électroniques, arrangements, accordéon, glockenspiel, flûte et percussions.
Avis:
Lorsque Nehl Aëlin parle de cortège fantastique inspiré de Tori Amos en guise d’inspiration pour cet album, elle ne se trompe absolument pas! So Easy sonne vraiment comme du Tori Amos époque Boys for Pele en tout aussi subtil et bien écrit. L’univers est onirique et poétique comme escompté avec en bonus une voix céleste et aérienne. Overdrive est un titre magnifique qui ne singe pas forcément Tori Amos ou Kate Bush avec une bonne dose électroniques qui rendent bien au milieu des cordes et des arrangements plus classieux.
Striking the Strings est un autre titre fort sympathique mais qui fait tout de même un trop peu clonage de Tori Amos – Under The Pink ce qui gâche un peu le plaisir de la découverte. Ce n’est pas que Nehl Aëlin se débrouille mal mais c’est surtout que ce début d’album pourrait très bien figurer comme un album Tribute to Piano Female Singer sans que personne n’y trouve à redire. Même si on est loin du plagiat, l’influence est un peu trop manifeste me concernant. Dell mélange un peu les genres avec un univers à la Danny Elfman (Tim Burton Style) et des mélodies plus classiques comme on a pu l’écouter auparavant. Pourtant le titre est plus sournois et complexe qu’il n’y parait et il se dévoile au fil de ses 7 minutes 37 et nous présente quelque chose d’original et de beau tout simplement.
Au delà du Mont Minobu nous transporte directement dans un univers Asiatique façon Jeremy Soule (Guild Wars Factions). C’est très beau et très apaisant comme prévu. Les fleurs de Mandara continue sur la lancée et nous plonge en Asie. Le dépaysement est total et de bon aloi. Les amateurs d’animation Japonaise seront aux anges tout comme les amateurs de musiques traditionnelles Japonaises et Chinoises. La voie du milieu et Hojo takeda nous plonge dans de douces ambiances et de belles mélodies traditionnelles avec pléthore d’instruments traditionnels qui font leur effet. On notera tout de même l’excellent final de Hojo takeda très électronique façon DJmix made in Japan.
Yo Tiende Sona continue donc la route du dépaysement et des voix japonaise tout en restant plus électro que traditionnel, le ton est léger, presque fluet mais il sait rester délicat et euphorisant. On pourrait presque y trouver des inspirations made in Frontline Assembly au niveau sonorités façon Delerium. L’inspiration est enfin débridée et Nehl Aëlin nous transporte allègrement où elle le souhaite avec une facilité déconcertante.
Syrens’ Gate nous fait un peu retomber sur terre avec une introduction au piano fort réussie et une inspiration sans cesse renouvelée. N’cha est un titre léger et marrant qui arrive à faire le pont entre Amélie Poulain et la Jpop, c’est frais et dépaysant pour sûr! Au village pingouin retourne dans le monde féerique de Danny Elfman tout en faisant le pont avec le style Jean-Pierre Jeunet. Forcément c’est particulier mais c’est vraiment très réussi. Je hais les araignées sonne comme du Dionysos ou du Olivia Ruiz mais il se détache tout de même de ses illustres inspirations par sa nonchalance et sa légèreté.
Après de nombreuses écoutes, le constat reste le même, cet album est vraiment particulier et singulier. Si l’ambiance est vraiment bien restituée par rapport à ce qui était prévu par Nehl Aëlin, je ne m’attendais pas à autant apprécier ce périple sinueux et nonchalant. Certes, les influences sont présentes et parfois même trop étouffantes mais le résultat est capable de faire fondre n’importe qui avec quelques titres vraiment bien sentis. Si le piano est le fil d’Ariane de l’album, il est parfaitement accompagné par moult instruments et divers univers qui donnent vie au final à une drôle de chimère musicale. Si certains titres tirent trop vers la JPop et la World Music, l’ensemble reste toujours cohérent; au pire, c’est le dernier titre de l’album qui tranche trop par rapport au reste.
Achat:
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