Développé par Stroboskop, Sylvio Black Waters est un jeu d’aventure horreur dans lequel on va devoir écouter les voix afin de résoudre des énigmes audio. Il est la directe suite de Sylvio 2 et semble être un retour aux origines de la saga. Il est disponible depuis le 25 juillet 2024 sur Steam.
Seule dans une terre inconnue qui semble ressembler à la terre, on découvre un mystérieux objet reprenant la forme d’une montre et qui nous permet d’entendre les voix des esprits des précédents habitants de ces lieux.
Une fois la montre récupérée et mise, on se rend compte que l’on arrive à capter la voix d’un autre survivant dénommé Lee et qui se trouve également sur la même planète que nous.
Il nous explique ensuite que tous les autres survivants sont morts et que la montre que l’on a trouvée se trouve avoir appartenu à l’avant-dernier survivant.
Grâce à elle, il nous est désormais possible de retracer les derniers moments des anciens habitants par bribe de dialogues.
Suivant dès lors les conseils de Lee, on va s’aventurer au plus profond des mystères de cette planète grâce aux différents indices disséminés dans des séries de sites désolés reprenant peu ou prou des formes familières trouvées sur terre.
Alone in the Dark
Sylvio Black Waters est donc le troisième opus d’une série commencée par l’excellent Sylvio et suivi quelques années après par Sylvio 2 autrement plus dispensable à cause de sa genèse complexe et suite à l’échec de sa campagne Kickstarter.
On y incarne une nouvelle fois Juliette Waters directement après les événements du second opus. Le cadre de nos aventures fait une nouvelle fois dans l’originalité et on va devoir explorer un environnement très très sombre (justifié plus loin dans l’aventure) avec plus de combats qu’auparavant.
Sylvio Black Waters prend donc la forme d’un jeu d’horreur d’exploration à la première personne. Il représente un retour aux origines de la saga avec de toutefois nouvelles mécaniques.
Il sera désormais question d’une expérience défiant la physique et remplie d’énigmes originales et surtout un beau retour des enregistrements vidéo et sonores qu’il conviendra d’explorer dans un sens ou un un autre et à différentes vitesses.
Dans Sylvio Black Waters, on va devoir explorer différentes zones de la planète que l’on appellera ici des poumons. Chacune représente des zones déjà connues sur notre terre mais qui semble plongée dans un noir absolu et peuplée de différentes menaces.
Les poumons sont peuplés des résidus de tous les morts d’une expédition précédente sur cette terre. L’essence de ces morts est ensevelie dans les poumons de la planète. Quelque chose ne va vraiment pas avec cet endroit.
Sylvio Black Waters to Drown
Sylvio Black Waters propose ainsi une exploration des zones sur différentes dimensions ce qui lui permet de décontenancer le joueur et le perdre comme dans un tableau de M.C. Escher.
On se promène sur différents plans d’un même niveau à la recherche des voix des morts mais également de télévisions à manivelle nous permettant de lire un enregistrement vidéo afin d’en déduire 2 ou 3 phrases.
Pour trouver les vox des morts, il nous suffit d’activer la montre connectée que l’on a trouvé dès le début de notre aventure et laisser appuyer sur le bouton gauche de la souris pour capter le message du mort concerné.
Le message prend la forme d’un jaillissement de particules assez facile à voir mais pas toujours évident à atteindre. La montre nous permet également de mettre en surbrillance tous les éléments qu’il sera possible d’interagir avec que ce soit des caches d’équipement ou des munitions.
Sylvio Black Waters change de façon plutôt maligne son fusil d’épaule avec des indices reprenant des paroles de chansons obligatoires pour avancer et 18 textes composés par les voix es morts d’une thématique particulières retraçant ce qu’il s’est passé pour l’expédition.
Les énigmes sont vraiment simples et il nous suffira de trouver toutes les phrases d’un texte pour les réordonner de façon logique afin de réciter un événement en particulier. Cependant, toutes les phrases d’un texte ne se trouveront pas forcément dans la même zone.
Une fois que l’on a exploré une zone de fond en comble, on doit avoir trouver tous les enregistrements qui constituent une chanson, avoir regarder de 4 à 5 tableaux planqués dans les niveaux et réunit toutes les phrases possibles dudit niveau de Sylvio Black Waters.
They keep calling me
Sylvio Black Waters ne propose pas une checklist de choses à trouver dans les niveaux ce qui obligera parfois le joueur à explorer à nouveau les niveaux afin de mieux chercher les tableaux par exemple.
Une fois arrivé à la toute fin d’une zone, on aura la possibilité d’assembler une chanson par le biais des indices trouvés dans les téléviseurs et en les mettant en relation avec les peintures planqués dans les niveaux. S’ensuit dès lors une mini scène que je ne spoilerais pas.
On pourra également passer à la zone suivante en montant une immense échelle ce qui nous fera arriver dans un hub central interconnecté dans lequel se trouve pas mal de phrases cachées nécessaires pour compléter les 18 textes de Sylvio Black Waters.
On aura même droit à certains moments à des phases de déplacement en vélo un peu comme ce que l’on avait vu dans le tout premier Sylvio mais où notre interaction se limitera à aller vers une lumière lointaine et à aller tout droit vers elle.
Ces phases sont lunaires et on est parfaitement en droit de se demander ce que l’on fait dans ces zones vides où presque rien n’est trouvable ou utilisable. Sachant que l’action du jeu est dans une pénombre particulièrement dense, on doute fortement de leur utilité.
Sylvio Black Waters ne se contente pas de nous proposer de l’exploration, il faudra également combattre certaines statues de morts qui se mettront à nous attaquer à l’instar, une nouvelle fois, de Sylvio premier du nom.
Records of the Dead
Sylvio Black Waters propose un arsenal plutôt fourni avec 4 armes différentes qui utilisent de l’air comprimé qu’il sera possible de récolter dans les niveaux ainsi que des sortes de cailloux qui tueront une statue en 1 coup.
On aura ainsi la possibilité de détruire les statues en les snipant de loin ou alors de les affronter sous leur forme agressive en utilisant les attaques à air comprimé directement sur les particules en mouvement.
Il faut toutefois savoir que toutes les statues ne sont agressives et que les munitions et autres recharges ne sont pas en illimité dans les niveaux. Certains indices nous permettront de savoir si l’on risque de se faire attaquer ou non.
En revanche, on peut refaire le plein de munitions lorsque l’on refait un niveau, les statues ne seront plus agressives et les ressources seront de nouveau là.
Sachez également qu’il existe un mode d’accessibilité permettant de désactiver les ennemis ce qui permettra aux joueurs plus narratifs qu’action de pouvoir jouer à Sylvio Black Waters sans stress.
Soyons toutefois clair, l’aspect action du jeu n’est très clairement pas son point fort, la grande majorité des affrontement se fera dans les dernières zones du jeu et il n’y a pas de boss à affronter à mon grand désarroi.
What Lies in the Shadows
Sylvio Black Waters est un jeu bien étrange, véritable ovni vidéoludique, il souffle le chaud et le froid que ce soit dans son gameplay et dans sa réalisation. S’il fait bien mieux que Sylvio 2, on reste tout de même très loin du statut d’Hidden Gem du premier.
Le simple fait que le jeu nous propose des décors sombres et une luminosité défaillante rend l’exploration parfois pénible voir exaspérante. Il arrive souvent que l’on soit bloqué par des murs invisibles sans réelle logique.
Le réel point fort de Sylvio Black Waters se situe dans les énigmes qui sont certes simplistes mais qui nous poussent toujours à fouiller partout dans les niveaux à la recherche des bouts de phrases manquants.
Réordonner toutes les phrases est vraiment une mécanique satisfaisante et débloquer des succès suite à la découverte d’une chanson planquée fait toujours plaisir.
Il y a 15 succès Steam à débloquer et qui pour la plupart sont liés à notre avancée dans l’histoire. Il faudra cravacher pour certains qui vont nécessiter pas mal d’heures de jeu en plus pour être débloqués.
Concernant l’aspect technique de Sylvio Black Waters, j’ai eu droit à un gros show stopper dès le début du jeu avec l’impossibilité d’interagir avec mon arme une fois la première recharge de celle-ci.
Pour le reste, Sylvio Black Waters est très pauvre techniquement mais il est fluide ce qui est logique vu l’obscurité ambiante. Vu la taille limitée de l’équipe de développement, cela est tout à fait logique.
Le jeu n’est disponible qu’en anglais et le niveau requis est correct sans plus. La qualité d’écriture est plutôt bonne même si les doublages oscillent entre l’amateur et le parfois convaincant.
Au final, Sylvio Black Waters n’est pas la suite que j’espérais pour cette licence que j’aime tant. Limitée techniquement et dans son gameplay, j’ai pourtant passé 7 agréables heures à fouiller de fond en comble les niveaux pour tout trouver.
Est-ce que je vous le conseille ? C’est difficile à dire car il ne fait pas peur et les énigmes ne sont pas difficiles, son public cible se limite donc aux amateurs du premier Sylvio et c’est déjà bien assez.