L’été 2014 est décidément chargé en bonnes surprises. Après Jungle et Plastikman c’est au tour du duo danois des Raveonettes de nous en mettre plein les mirettes. Sun Rose Wagner et Sharin Foo sortent leur septième album intitulé Pe’Ahi sans aucunes promotions – comme ils le font depuis un petit bout de temps – et créent donc la surprise. L’occasion de se remettre encore un petit coup de leur surf music revisitée entre les oreilles.
L’album le plus surf du groupe
Pe’Ahi est sans doute le disque le plus clairement influencé par la surf music des Raveonettes. Son titre évoque par ailleurs un spot de surfer sur l’île de Maui à Hawai. On retrouve donc des titres parfaits pour surfer sur les vagues estivales en présence de « The Rain Of May », « Z-Boys » ou encore le tubesque « Endless Sleeper ». Le groupe ne fait pas dans le revival surf simple et banal. C’est l’un des rares groupes à avoir réussi à réinventer la surf music. Ils y ajoutent un côté mélancolique et noise. La musique des Raveonettes est un rêve lointain, inatteignable et troublé par une houle provoquée avec fracas par les guitares du duo.
Ça s’électronise
J’exagère un peu mon propos car le groupe a toujours su toucher à tous les styles de musiques tout en gardant une identité bien claire. Deux titres de la fin de l’album se démarquent tout de même par leur aspect plus massif et électronique. « Kill » et « When Night Is Almost Done » sont des morceaux de choix dans la prolifique discographie des Raveonettes. On sent bien la patte de Justin Meldal-Johnsen, producteur de l’album également collaborateur de Nine Inch Nails, Air, Beck et M83. Pas un rigolo donc. Pour le reste de l’album on retombe sur du Raveonettes plus classique mais très bien exécuté, pas de lézard donc. « Summer Ends » dégage une puissance mélodique prodigieuse tout comme « Sister ». On retrouve également des harmonies vocales simples mais diablement efficaces. Bref, du tout bon.
Avec Pe’Ahi les Raveonettes signent ici l’un de leur meilleur album. Une tonne de mélodies pop à croquer, des guitares noises à souhait et une ambiance surf aux petits oignons. L’air de rien, le groupe fait son petit bonhomme de chemin et se crée une solide réputation. Peut être même le meilleur groupe de surf music du début de siècle (en même temps ça ne cours pas les rues).
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