La saga Borderlands ne semble pas connaitre la crise qui touche la plupart des grosses licences AAA, après le succès de l’excellent Borderlands 2, Gearbox a décidé de laisser partir son poulain sous d’autres cieux afin de se concentrer sur un MOBA-FPS prometteur Battleborn. C’est donc au tour de 2K Australia de se frotter à la licence et de proposer du neuf avec la sortie de Borderlands : The Pre-Sequel, une sorte d’introduction à l’univers de Borderlands avec l’arrivée au pouvoir de Handsome Jack et de ses acolytes. Ce jeu est avant tout un bel hommage aux habitués avec la présence de fan service à tous les étages et à tous les niveaux. Il constitue néanmoins une excellente introduction de l’univers et du gameplay de la saga Borderlands pour les néophytes et on n’a pas réellement besoin d’avoir jouer aux 2 premiers pour pouvoir apprécier ce jeu.
A l’instar des précédents Borderlands, on débarque dans un univers complexe et déjanté dans lequel il faudra se battre bec et ongles afin de survivre à la fois aux ennemis mais aussi à l’humour corrosif des Claptraps qui pullulent un peu partout dans le jeu. Le jeu se repose sur un gameplay au petits oignons à base de phases FPS nerveuses matinées de compétences variées et pour la plupart intéressantes. Ce prequel apporte donc quelques nouveautés en matière de gameplay avec la présence jubilatoire de la pesanteur sur la lune de Pandora grâce à laquelle on pourra Body Slammer ses adversaires pour les envoyer valdinguer dans le décors tout en leur ajoutant quelques effets élémentaires histoire que leur douleur soit de courte durée.
Au niveau des personnages, le jeu fait dans le fan service pur et dur avec 3 personnages emblématiques (si l’on inclut Handsome Jack à venir en DLC) des précédents jeux ainsi que 2 autres très bons personnages funs à jouer et variés dans leur gameplay. Athena et Nisha sont excellentes à jouer et on appréciera tout particulièrement la première en Co-op grâce à son arbre de compétence dédié exclusivement à ce mode de jeu. Après quelques heures de jeu, on commence tout doucement à mieux appréhender les subtilités des arbres de compétences et on s’amusera à faire quelques mélanges savoureux afin d’occire vos adversaires de la façon la plus spectaculaire qui soit.
Les armes ont aussi droit à leur petites nouveautés à l’ajout de lasers très efficaces qui gèleront vos adversaires ou les bruleront en présence d’oxygène. Pour le reste, le jeu vous propose de mélanger vos armes pour en obtenir une plus puissante avec un faible pourcentage de chance d’obtenir une arme légendaire synonyme d’achievement. On reste donc dans le plus grand classicisme à ce niveau là. Le jeu vous permettant de jouer avec la gravité, il introduit également la notion d’oxygène qu’il faudra bien jauger avant de mourir étouffé bêtement. Ce précieux oxygène ne vous posera réellement de problème qu’à partir de votre deuxième partie où la gestion de ce précieux gaz vous obligera à choisir vos priorités. En effet, sauter comme un cabri et Body-slammer vous coutera du précieux nectar, double sauter en consommera beaucoup même si cela vous permettra d’aller plus vite. Heureusement, il y a pas mal de points d’O2 ici et là où vous n’aurez besoin que de quelques secondes pour faire le plein.
Concernant le scénario, il est intéressant et vous tiendra en haleine pendant de très nombreuses heures pour peu que vous soyez fan des quêtes secondaires. Il m’a fallut 40 heures pour le terminer une seule fois en explorant tout ce qu’il était possible d’explorer et en complétant toutes les quêtes secondaires. Le final est particulièrement impressionnant avec son lot de combats épiques et de boss prenant toute la place sur l’écran. Le mode co-op est toujours aussi bon et fun à jouer pour peu que vous parveniez à vous entendre et à supporter les compétences aléatoires de Claptrap, surtout en fin de jeu où il conviendra de ne pas faire n’importe quoi afin de terminer le jeu en un seul morceau. L’utilisation du Steamcloud est bien faite et un compte Shift vous permettra d’obtenir souvent des clés à utiliser dans un coffre et vous permettant d’obtenir des objets rares ou légendaires.
Autre gros point positif, on a un très bonne sens de la progression des armes et de la difficulté en fonction du niveau de notre personnage, les ennemis s’adaptent également à notre niveau ce qui permet de gagner de l’expérience facilement même si le jeu nous oblige à faire de très nombreux aller-retours entre les niveaux ce qui ne manquera pas d’ennuyer la plupart des joueurs. Certaines quêtes principales et secondaires sont excellentes et très drôles à faire pour peu que l’on soit patient et chevronné. Athena est un des autres gros point positif du jeu, elle est très fun à jouer et elle mériterait de revenir dans un Borderlands 3 par exemple.
Malheureusement tout n’est pas rose dans Borderlands : The Pre-Sequel et le jeu ne manque pas de nous faire regretter notre achat à maintes reprises. En effet, l’agencement des niveaux est particulièrement pénible vers la fin du jeu, on se retrouve avec de grandes zones vides et particulièrement pénibles à traverser sans tomber comme une vieille crotte moisie dans l’espace à cause d’un saut mal négocié. Le suivi des quêtes fait aussi parti des frustration, sa gestion de la verticalité laisse profondément à désirer et on passera quelques fois de longues minutes à trouver un NPC ou un objet mal indiqué.
Le jeu est également miné de bugs plus ou moins graves qui vous obligeront à sortir et à recharger votre partie à de très nombreuses reprises afin d’activer le script qui s’était oublié en chemin la dernière fois. Ce problème est assez récurrent et il s’avère très frustrant à la longue surtout sur certains passages du jeu ou les points de sauvegarde ne sont pas légions et ou il faudra traverser tout un long niveau histoire d’avancer dans l’histoire. Le jeu manque également cruellement de nouveautés si on le compare à Borderlands 2 et ca ne justifie pas forcément le prix demandé ainsi que le prix du Season Pass qui est un autre gros grief que l’on peut avoir contre le jeu.
En effet, le Season Pass est très cher et le contenu promis semble bien en deçà des attentes avec une seule quête rajoutée et 2 nouveaux personnages ainsi qu’un boost de niveau. La communication faite autour du Season Pass laisse à désirer même si on est pas à l’abri de bonnes surprises. On regrettera également de devoir charger ses clés Shift via le dispensaire alors qu’elles étaient automatiquement octroyées aux personnages dans le jeu précédent.
Les personnages sont sympathiques mais ils restent tout de même en retrait par rapport à ceux rencontrés dans Borderlands 1 et 2. Certains arbres de compétences sont mal réglés et on se retrouvent avec des personnages overpowered comme Nisha avec les bons pistolets et les bonnes compétences. Les Boss raid sont intéressants mais ils ne constituent pas un réel challenge si on les compare au boss final par exemple. Certains personnages peuvent les soloter tranquillement vers le niveau 30 par exemple.
Au final, ce Borderlands : The Pre-Sequel reste un bon jeu qui fera parfaitement l’affaire pour les accrocs à la sage en attendant un hypothétique Borderlands 3 pourtant très largement suggéré à la fin du jeu. Reste à voir ce qu’il apportera de plus que ce Prequel car en l’état et vu le prix auquel il est vendu, The Pre-Sequel est un investissement à méditer et matière à hésitations. Pour l’avoir acheté à petit prix sur Nuuvem avec le Season Pass, j’en ai eu pleinement pour mon argent et je ne regrette nullement mon achat mais je ne suis pas certain que mon avis eu été aussi positif si j’avais du l’acheter à 80€. A vous de voir!