Ivy n’est donc pas seulement un personnage fort charismatique de la série Soul Calibur mais aussi un groupe plutôt sympathique de pop qui n’a sorti que 3 albums au cours d’une déjà longue carrière. Dominique Durand, Andy Chase et Adam Schlesinger forment donc un groupe un peu à part dans l’univers musical avec pas mal d’influences particulièrement bien intégrées au groupe qui avec le titre Edge Of The Ocean s’est fait une place au soleil dans pas mal de films et de séries TV comme Veronica Mars.
Pas vraiment du genre à se la péter et à faire de grandiloquents concerts et autres sorties TV, le groupe se fraye un chemin au fil des années et nous propose donc son troisième album, All Hours. C’est un véritable retour aux sources plus indies que pop grand public et malgré son temps de gestation plutôt longuet, il sonne frais en 2011.
Avis:
Ivy a toujours été un groupe à part me concernant, sans être fanatique du groupe, j’ai toujours aimé ce qu’il proposait et me suis retrouvé à écouter en boucle leurs albums sans même m’en rendre compte. Après de très nombreuses années, le groupe est de retour avec ce qui semble être un retour aux sources salvateur, une nouvelle approche plus fraiche et moins sclérosé de leur pop classy et dansante. Dès l’entame de Distant Lights on comprends bien que le groupe est parti dans une nouvelle direction, le beat est très simple mais magistralement bien mis en avant par un mix efficace.
Difficile de ne pas être surpris par ce titre très disco, très intéressant et à forte tendance hypnotique. La suite du programme est tout aussi variée avec un excellent Fascinated, adepte des dancefloors et fort bien mené par la voix très suave et sexy de Dominique.Le groupe s’aventure clairement dans le domaine du dancefloor avec déjà plusieurs titres de cet acabit. Forcément, on est très loin de ce que peut proposer la scène Dance Roumaine car le groupe parvient à insuffler un doux vent de fraicheur et de fun dans ces chansons.
Le groupe est également très à l’aise au niveau de la production minimaliste de chansons légère et drôles comme Suspicious ou Make it so Hard. Le groupe évite les guitares et se met plutôt à la page des synthés et autres effets comme peut l’attester l’excellent I Still Want You, titre destiné à les rendre riche dixit Dominique suite à son futur sample chez de nombreux rappeurs, ironie ô douce ironie.
Le groupe ne revient au final à ses premiers amours que sur quelques titres comme Everybody Knows ce qui est étrange pour un album censé être un retour aux sources et c’est tant mieux. Au lieu de singer leur pop sirupeuse, le groupe tente la débauche d’énergie positive et le côté ludique de leur musique. Sans trop s’éloigner des qualités qui sont les leurs, il cherche à innover quitte à scier la branche sur laquelle ils se trouvent. Difficile de ne pas être admiratif devant tant d’emphase et de joie de vivre. Lost In The Sun est vraiment une belle chanson qui démontre toutes les qualités du groupe pour créer une ambiance chaude, joviale et naturelle. She really Got To You se montre également à son aise avec sa guitare fine et dansante. La boite à rythme fait un poil too much mais quel rythme, quel refrain!
L’album se termine sur un excellent The Conversation. Ce titre est un vrai bonheur, frais, aérien et nuageux à la fois. Il résume parfaitement cette approche calme, presque lascive du groupe en ce qui concerne les mélodies. On reste dans le simple mais classy. Sans trop en faire, le groupe est parfaitement à sa place sur cet album. Il est très différent de ce qu’à pu proposer le groupe jusque là et c’est tant mieux. Véritable mue musicale, on évite la purge trop fréquente pour un troisième album. Cet album n’ira pas chatoyer les charts ni même les albums de l’année mais il est délicat, fun et agréable à écouter. C’est bien tout ce que l’on demande à Ivy.
Titres à retenir:
Distant Lights, Suspicious, I Still Want You, Lost In The Sun, She really Got To You et The Conversation.