Have a nice life est une sorte d’expérimentation musicale dédiée à la mort de la conscience, thèse élaborée par 2 étudiants en Histoire, mise en musique et autoproduite.
Nonobstant le contraste manifeste entre le nom du dit groupe et le résultat final, force est de constater que l’on est en face d’un OVNI musical empruntant à de nombreux courants musicaux leur moelle substance. Leur thèse se base sur une étude faite sur les us et coutumes d’une certaine secte médiévale. C’est toujours bon de le savoir car on est très loin de s’en douter après plusieurs écoutes du dit album.
Cet album est donc un amalgame d’influences plus ou moins explicites comme My Bloody Valentine, Joy Division, du dark new-age, une pincée d’indie saturé mais néanmoins audible et une bonne dose d’âme qui rappelle l’époque de The Downward Spiral de notre ami Nine Inch Nails. Effectivement ca fait envie lorsque l’on voit ce que pourrait donner un tel melting-pot et vous avez fort raison.
Décrire cet album est difficile tant il est nébuleux, disparate et fort. On passe d’un hommage appuyé à New Order et le titre suivant on écoute un instrumental glauque mais pas déprimant pour autant. Certains titres chantés sont excellents et si l’on met de côté la batterie dont le rendu son final n’est pas ce qui se fait de mieux dans les années 2000, la production tient la route et peut s’enorgueillir d’être à la hauteur des ambitions du projet.
L’écoute assidue de l’album nous indique très clairement qu’il ne sera pas aisé et facile de s’imprégner de cet univers complexe et abouti. Certains titres marquent immédiatement les esprits et nous poussent à occulter les instrumentaux et les titres plus Dark. Ce serait un une belle erreur car l’ensemble est non seulement cohérent mais il est logique. Si on commence à s’attarder sur les noms des titres, on remarque quel les ambiances s’enchainent au gré du symbolisme des dits titres.
Au lieu de suivre la tendance actuelle des projets musicaux un peu originaux, nos amis de Have a nice life propose directement une sortie Vinyle et téléchargeable de leur oeuvre. Pour la modeste somme de 5$, vous pouvez acheter ce double album de 64 minutes dans de divers formats dont le FLAC, MP3 320 Kbps et AAC. Il ne me semble pas qu’il y ait eu un gros tirage de Cds malgré le début de Hype qui entoure ce projet.
Pourtant, ce n’est pas le hype que recherche cet excellent duo mais bel et bien une reconnaissance musicale et une découverte par le plus grand nombre. Difficile d’exister dans ce milieu en étant totalement indépendant et en dehors de structures connues et déjà établies. C’est d’autant plus véridique lorsque vous sortez de tout carcan et autre moule préformaté.
A qui peut donc s’adresser cette analyse de la mort inexorable de notre conscience collective et individuelle ? Et bien à tous les amoureux de projets hirsutes et couillus, les amateurs de Noise et d’industriel dans le vrai sens du terme, les amateurs de Frontline Assembly y trouveront eux aussi leur compte avec de belles envolées et des plages planantes mais jamais ennuyeuses.
Il y a néanmoins fort à parier que ce duo ne passera pas dans les journaux spécialisés et qu’il ne sera connu que par un public très averti et ouvert d’esprit. Cet album hantera vos pérégrinations musicales actuelles et saura faire une petite place dans votre discothèque encombrée de part et d’autres d’albums certes plus connus mais nettement moins enrichissants que cet excellent Deathconsciousness.