Demians est un one-man band qui est parvenu à se faire un nom dès son premier album (Building An Empire) et qui reviens enfin sur le devant de la scène avec son second album, Mute.
Explications sur ce nouvel album directement tirées de son Myspace:
As a little boy, Nicolas borrowed the vinyls of his older brother. « He owned albums by lots of artists from The Beatles to Metallica. My influences are diverse, reaching from Tori Amos and Radiohead to Ambient music », he says. « Mute » contains nine songs that range from raw Alternative to orchestral parts and poetic sounds, but the focus is always on the song. « I wanted the record to reflect my strengths as well as my weaknesses, so it doesn’t sound as pleasing and nice as the first record did. I tracked almost everything just with one or two takes for each instrument and vocals, keeping the rawness and sometimes even the mistakes just to confront myself to who I really am », Nicolas reveals.
« Swing Of The Airwaves » is a song that deals with the idea that every human is an antenna, receiving and transmitting information throughout his life, making everyone unique and yet a part of the world. « Feel Alive“ deals with the numbness, and the anger of wasting your time because of something out of your control. « One of the songs I’m most proud of is called « Hesitation Waltz“, a huge crescendo starting from very quiet vocals and drums, and ending in a wall of guitar feedbacks with pounding drums until the very end. It’s my way of putting in a song all the everyday noise everyone experiences, human contact slowly disappearing from everyday’s life. I hope that while listening to this record, people will mute the noise of the outside world and find some sincerity back ».
Critique:
Swing Of The Airwaves
Dès l’entame de l’album, on se rend bien compte que cet album ne sera pas une copie carbone du précédent. Le titre est assez mid-tempo et moyennement mou et violent à la fois. Du haut de ses 7 minutes 27, il varie et fluctue au grès de la volonté de monsieur Chapel. Vrai faux titre accrocheur, il est spécial et très différent des penchants Porcupiniens précédents. Il n’y a pas vraiment de liant tout au long du titre mais il se laisse écouter sans déplaisir. La version album est tout de même bien supérieure à la version Edit écoutée précédemment.
Feel Alive
On se rapproche un peu plus de ce qui a fait la force de Demians ici avec un riff efficace, une section rythmique aux abois et surtout un chant plutôt aggressif mais pas trop non plus. Ca reste classique dans les grandes lignes et même le break du second tiers de la chanson ne permet pas au titre de trop se démarquer de ces illustres prédécesseurs. Bon titre mais un peu mal calibré et avec le cul entre 2 chaises.
Porcelain
Voici donc le premier titre véritablement fort de l’album, le début est calme mais intense pour se muer en ballade punchy. La production est limpide et dépouillée malgré un riff de guitare plus accentué sur la fin du titre. Très bon titre qui fait plaisir à entendre et qui nous prouve que le gus a bien évolué dans son écriture et sa production.
Black Over Gold
C’est un nouveau titre calme et dépouillé qui nous arrive directement de la besace de Nicolas Chapel. La transition au sein du titre est lente et décousue. On s’emmerderait presque dans la première moitié du titre mais ce serait un peu abusif de penser ca. La chanson se traine néanmoins en longueur sans pour autant apporter de véritable intérêt au titre. Dommage.
Overhead
On se retrouve avec un titre à ambiance calme et avec l’adjonction providentielle de percussions qui lui donne une chaleur et un couleur jamais vu chez Demians. Le titre est dense et se déplace tel une vague de sable tout le long de ces 6 minutes 32. La progression est, pour une fois, logique et en adéquation avec l’ambiance du titre.
Tidal
Ce titre est résolument rock dans son approche et sa production. La guitare est bien mise en avant, parfaitement assistée par la section rythmique en pleine forme. Le titre est court et ressemble tout de même à du grunge assez basique. Ca reste donc un bon titre qui coupe bien l’album et apporte une couleur supplémentaire à l’album qui paraissait un brin calme pour le moment.
Rainbow Ruse
Ce titre est très heavy et sombre. Le piano est presque hypnotique tout le long du titre et se marie parfaitement avec le chant plus en hyperbole qu’auparavant. C’est plus extrême dans les sentiments ouvertement appréhendés à l’écoute active du titre.
Hesitation Waltz
Voici donc le titre dont est le plus fier Nicolas Chapel, on avait hâte de l’entendre vu son descriptif sur son Myspace. Au final, on est plus en face d’un One façon Metallica que d’un Estranged façon Guns N’ Roses. La montée de tension n’est pas vertigineuse mais elle est admirablement mise en avant par le chant en verve de Nicolas. Au fur et à mesure du titre les instruments se rajoutent se percutent pour nous offrir un final effectivement fort sympathique. Très bon titre!
Falling From The Sun
Après la tempête, le calme. Muni de son piano et de cordes, Nicolas Chapel clôture de fort belle manière cet album un peu fourre tout et assez nonchalant dans sa structure comme ci l’ordre des pistes n’était pas optimal.
Avis:
Demians était très attendu, c’est peu de le dire. A l’instar de nombreux artistes, Nicolas Chapel n’a pas voulu choisir la facilité et a opté pour une approche singulièrement différente avec cet album. On prend tout et surtout on ne recommence pas! Exit donc le prog rock lissé, mélodieux et carré de Building an Empire et on passe le bonjour à un album moins produit et plus spontané.
On aurait donc pu s’attendre à un album plus rock et péchu mais on en est très loin avec Mute. Nicolas Chapel pose les ambiances, les élabore et ensuite nous les distille dans les oreilles avec un certain aplomb. On passe de belles plages symphoniques à du rock plus grunge dans l’esprit pour revenir tranquillement à des titres plus nuancé mais ô combien salvateurs pour son auteur.
Si on est pas foncièrement en face d’une psychothérapie, cet album est bien plus parlant sur l’homme lui-même que ce qu’il peut écrire sur son site. Les ambiances sont diverses et fort bien amenées comme Demians sait si bien le faire. Il souhaite donc que l’on occulte les sons et l’environnement extérieur pour se concentrer totalement sur l’écoute de l’album et il a entièrement raison.
Il est très difficile d’écouter cet album et faisant autre chose à côté, on ne retient pas grand chose de la première écoute et aucun titre, mis à part Overhead, ne sortent du lot. On est bien face à un album complet, complexe et surtout qui demande un peu de grind pour s’y faire.
Ce n’est pas un album facile à écouter et à appréhender mais la patience dont on fera preuve sera amplement récompensée par un album à différents niveaux et à différentes sensibilités. Malgré tout, à trop vouloir faire un album ambitieux et moins surproduit que le précédent, Demians prend un gros risque, perdre son public initial et avoir du mal à capter une nouvelle audience.
En effet, j’ai du mal à bien intégrer l’album comme une entité complète et définitive. Il manque de part en part des éléments qui auraient amélioré l’ensemble, certains titres sont trop mous et lents alors que d’autres auraient mérité plus de développement. L’ordre des chanson est aussi particulier et il ne semble pas être foncièrement logique.
Au final, j’aime beaucoup cet album mais il ne plaira pas à tout le monde, c’est une évidence. Il risque d’y avoir plus de déçus que d’enthousiastes à mon grand regret.
Achat:
Vous pouvez donc vous procurer cet album sur Amazon MP3 au prix de 9,91€ et sur iTunes au prix de 9,99 €.
Extraits: